LE PEROU - III - Iquitos: Poumon de la planète ou enfert vert?
J’ai réservé un vol sur une petite compagnie locale (et low cost) avec go-voyage. Normalement, nous n’avons droit qu’à 7Kg de bagages à main chacun mais comme nous n’avons plus qu’un sac à dos, ça doit passer. Par contre il y a un hic: je ne peux décemment pas prendre les bombes lacrymogènes dans l’avion. Je me résous donc à acheter en plus un bagage en soute.
A l’arrivée à l’aéroport, 1ère surprise, on me demande 30€ pour faire l’enregistrement! Puis 2ème surprise, pour une obscure raison (trop de fret surement) on me demande de prendre le sac de soute avec moi dans l’avion. C’est bien embêtant, je prétexte que j’ai un couteau dedans. Conciliabule. On me dit que la compagnie va l’emmener mais demain et me le livrer à l’hôtel. Ca, sent le mauvais plan qui va nous faire perdre notre 2ème sac à dos. Je me décide donc à le prendre avec nous, tant pis on va nous prendre les bombes lacrymogènes au contrôle sécurité. Mais là, 3ème surprise, elles passent sans problème. Nous aurions pu facilement détourner l’avion! Mais pour aller où? Finalement le vol nous aura coûté plus cher que LaTam pour un service inexistant.
Ensuite, le trajet est sans histoire. Personne d’autre ne détourne l’Airbus. Par contre comme le temps est nuageux, on ne voit ni les Andes ni la forêt. Quand il y a une petite trouée, on a l’impression d’être sur la mer, ce n’est pas vert mais bleu!
Si, si on est bien sur la forêt,
on s’en aperçoit mieux en descendant.
A l’arrivée, nous sommes sollicités par une nuée de taxis et de moto-taxis. Nous choisissons un de ces derniers pour l’originalité. Mais là, c’est l’horreur: Il y en a des milliers et entre les moteurs 2 temps mal réglés, et la mauvaise essence, à l’arrivée on a l’impression d’avoir fumé un paquet de Gitanes maïs sans filtre. (j’ai failli dire de Boyard mais je ne suis pas sûr que grand monde les connaisse encore).
Et moi devant mon plat de poisson
Finalement après une douche à l’hôtel, nous allons diner d’un bon plat de poisson dans un restaurant typique pour nous remettre.
Le lendemain, nous visitons la ville qui a connu son heure de gloire à l’époque du boom du caoutchouc au XIXème siècle. Les négociants s’y construisent de belles demeures dont il reste quelques vestiges.
La maison de fer .C’est un des pavillons dessinés par G. Eiffel pour l’exposition universelle de 1889. Racheté ensuite il a été expédié à Iquitos et abrite maintenant des boutiques. Je me rappelle d’une autre maison de fer de G. Eiffel à Maputo au Mozambique même si ce matériau est peu adapté au climat.
Céramique indienne au musée d'Iquitos
Dans l’une d’elles transformée en musée ethnographique, on peut voir des poteries, des coiffes de plumes et divers objets indiens.
Le quartier de Belen, avec son marché est également très pittoresque.
Rouleurs de tabac quartier de Belen
Nous y sommes allés compléter notre équipement pour passer quelques jours sur les bateaux qui descendent l’Amazone. En fait, j’appréhende un peu cette partie du voyage: passer plusieurs jours sur un rafiot, dans la promiscuité des hamacs, à regarder défiler les rives du fleuve, ce n’est pas trop mon truc à priori. Enfin, on verra.
On nous a dit de venir à l’avance choisir nos places sur le bateau. Nous sommes donc au port en début d’après midi. C’est un joyeux capharnaüm de camions, motos-taxis, portefaix etc… C’est le « Maria Fernanda » qui part ce jour là. Nous installons donc notre hamac et attachons nos sacs (on ne sait jamais!
Le port d'Iquitos est un joyeux bazar
Peu à peu le bateau se remplit. Nous partons finalement vers 20h. La première nuit est assez difficile au début. D’une part nous ne savons pas trop comment nous installer dans le hamac. Ensuite ceux-ci sont trop serrés, dès que quelqu’un bouge on le sent. Et puis il y a les voisines qui piaillent jusqu’à minuit. Enfin, nous nous endormons et finalement ne passons pas une si mauvaise nuit.
La journée suivante s’écoule lentement. Le fleuve n’est pas trop large, ( à peu près comme la Gironde à cet endroit ) on voit bien les rives.
Nous nous arrêtons fréquemment dans de petits villages, parfois même des hameaux. Notre arrivée est toujours un évènement. Tout le monde est là et donne un coup de main au déchargement.
Nous croisons d’autres embarcations de toutes tailles. Bobo sympathise avec notre petite voisine de 8 ans ce qui l’occupe une partie de la journée. Elle regarde aussi un film thaïlandais sous titré en portugais !
Maisons flottantes sur l'Amazone
La vie sur le fleuve nous parait quand même très difficile. Entre la chaleur et l’humidité, la boue en permanence, la saleté, l’isolement, le peu d’activités, le manque de produits…Il faut vraiment être né là! Par contre, nous sommes très surpris, il n’y a pas un seul moustique. (Tant mieux!)
Après 2 nuits et un jour, nous arrivons à l’aube dans un minuscule village. Santa Rosa. C’est l’extrémité du Pérou, la triple frontière avec la Colombie et le Brésil. Peu d’habitants, mais un superbe ara (perroquet)
Santa Rosa, à l'extrémité du Pérou
Nous devons d’abord prendre un taxi boat pour nous rendre au village, attendre 8h l’ouverture du poste frontière pour faire tamponner nos passeports au poste péruvien puis re-taxi-boat pour traverser l’Amazone, moto-taxi pour aller au poste brésilien nous enregistrer. Enfin nous allons pouvoir chercher un hôtel pour prendre une douche!
Finalement ce trajet s’est plutôt bien passé. Nous avons bien dormi la 2ème nuit. (Il y avait moins de monde) et la journée ne nous a pas parue trop longue. Néanmoins pour la suite nous essaierons d’autres types de bateaux.