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Retour aux sources 2018
3 février 2019

LE BRESIL: LA DESCENTE DE L'AMAZONE

Comme nous allons traverser le Brésil, nous avons choisi de dormir à Tabatinga, la ville Brésilienne. Mais nous aurions aussi bien pu séjourner à Leticia, sa jumelle Colombienne. Il n’y a pas de séparation entre elles et on peut séjourner sans visa dans l’une comme dans l’autre. De plus les 3 monnaies (Le réal brésilien, le peso colombien et le sol péruvien) sont assez généralement acceptées partout.

Nous ne nous attardons pas à Tabatinga. D’une part la ville est dépourvue de charmes, d’autre part une grosse pluie nous bloque à l’hôtel une partie de la journée et enfin il y a le lendemain un bateau rapide (30heures au lieu de 4 jours et 3 nuits pour faire les 1900Km qui nous séparent de Manaus) et c’est le seul de la semaine. 

1 Arrivée Tabatinga  Le port de Tabatinga

2 Port de Tabatinga  Marché sur le port

Réveil de bon matin comme d’habitude: 5h pour aller au port à 6 (à cette heure là il n’y a pas encore grand monde dans les rues et on ne traîne pas). Avant d’embarquer contrôle de police et des douanes (pour les drogues) Le chien renifle nos sacs et il faut tout déballer. Il s’avère qu’il a dû être trompé par l’odeur de l’huile de niaoulis que Virginie a donnée à Bobo pour soigner son rhume à Tahiti.

Enfin, nous embarquons vers 8h sur le « Madame Crys ». Bien sûr j’aurais préféré le Madame Claude. Il parait que le service y est plus…personnalisé. 

3 Le Madame Crys Le "Madame Crys"

4 Madame Crys

7

Même si le bateau est effectivement rapide, (renseignements pris auprès du capitaine, il navigue à près de 70Km/h) il a une plage arrière d’où l’on voit bien le paysage et où on peut prendre des photos. Le fleuve n’est pas encore très large et nous longeons souvent l’une ou l’autre rive. 

8 Sur l'Amazone Sur l'Amazone

12 Sur l'Amazone Les berges de l'Amazone

13 Mélange des eaux Les eaux "noires" et "marrons" ne se mélangent pas.   

En fait, contrairement aux apparences, ce n’est pas de la forêt vierge, (il en reste très peu) mais bien des plantations. Pour la production d’oxygène et la consommation de gaz carbonique ce n’est pas très différent mais évidement la biodiversité y est bien moindre. Parfois un affluent se jette dans l’Amazone avec des eaux noires qui mettent plusieurs Km à se mélanger avec celles, marrons, du fleuve.

14 Village de l'Amazone Petit hameau sur le haut Amazone

15 Village de l'Amazone Village de l'Amazone

20 Vieux navire de l'Amazone Vieux bateau de l'Amazone    

De temps en temps nous passons de petits villages qui paraissent quand même moins isolés qu’au Pérou. Par exemple ils ont généralement l’électricité. Nous nous y arrêtons parfois. Dans l’ensemble le fleuve est moins sale qu’au Pérou. Le Brésil fait plus attention à son environnement.


Par contre il y a peu de navigation. En 30 h nous avons croisé une péniche et quelques pirogues mais aucun bateau de pêche, aucun navire de plaisance. C’est assez surprenant.

Pour ravitailler les navires il y a des stations services sur le fleuve. Et le soir lorsque le soleil baisse sur l’horizon, la forêt se pare de teintes dorées.

28 Station service flottante  Station service flottante          

30 Amazonie au soleil couchant  L’Amazonie aux rayons du soleil couchant

Nous avons de la chance d’ailleurs car alors que le temps a été maussade toute la journée, le ciel s’éclaircit en soirée et nous bénéficions d’un assez beau coucher de soleil. 

31 Coucher de soleil sur l'Amazone

33 Coucher de soleil sur l'Amazone Coucher de soleil sur l’Amazone.

En approchant de Manaus, le trafic augmente. Nous nous arrêtons en bas du centre ville ce qui nous permet de rejoindre notre hôtel à pied. Il est très proche. Heureusement car un dimanche après midi, le quartier est sinistre.

Manaus est maintenant une grande ville (la plus grande d’Amazonie avec quelques 2 Millions Hb.) qui s’est développée à la fin du XIXème à l’époque du boom du caoutchouc. On y a même construit un opéra et des vedettes européennes sont venues, parait il, s’y produire.  

38 Théatre Amazonas Manaus Le théâtre Amazonas

42 Eglise Manaus Eglise de Manaus

47 Rue Manaus  et rue de Manaus

Dans cette église que nous avons visitée, les fidèles sont choyés puisqu’elle est climatisée et les bancs sont rembourrés de moleskine.

Le centre ville a conservé quelques beaux immeubles malheureusement rarement restaurés et peu mis en valeur. 

50 Rue Manaus

52 Batiment ancien Manaus Immeubles anciens de Manaus              

Près du port et de ses bateaux colorés, le marché municipal regorge de poissons et de fruits locaux. 

52,5 Port de Manaus Une partie - colorée - du port

53 Marché de Manaus Le marché a un petit air de pavillons Baltard

55 Poissons Marché de Manaus Poissons de l’Amazone

Troisième étape de notre descente de l’Amazone: Manaus – Santarem. Comme le voyage ne doit durer qu’une trentaine d’heure en bateau lent, nous optons pour cette solution. De toute façon on ne nous a pas proposé de rapide.

En fait Manaus n’est pas vraiment située sur l’Amazone, mais sur le Rio Négro qui doit son nom à la couleur de ses eaux qui manquent d’oxygène. Il est depuis peu franchi par la Transamazonienne sur un magnifique pont. Nous rejoignons ensuite le fleuve principal. Les eaux des 2 rivières mettent plus de 50Km à se mélanger. C’est d’ailleurs l’une des attractions de la région. 

62 Pont sur le Rio Negro Le pont sur le Rio Negro

67 Mélange des eaux Et le "mélange" de ses eaux

70 Mélange des eaux  avec celles de l’Amazone.

Toute la région a été défrichée et se consacre maintenant à l’agriculture et à l’élevage. Notre bateau touche le fond (ou un gros tronc flottant) le moteur se met à hoqueter puis s’arrête. Nous dérivons et finissons par aller nous échouer près d’une ferme.  

73 Ferme Amazonie

75 Ferme Amazonie  Ferme d’élevage sur l’Amazone.

Heureusement le bateau, poussé par le courant, tourne sur lui-même, se déséchoue et…miracle, le moteur repart. 

76 Sur l'Amazone Navigation sur l'Amazone

77 Vendeurs Amazonie  Vendeurs ambulants

La navigation se poursuit toute la journée et toute la nuit, un brin monotone. Le bateau est mieux organisé qu’au Pérou, il y a des crochets numérotés pour mettre son hamac, cela garantit au moins un écartement de 40cm avec les proches voisins. Malgré cela, certains arrivent à se mettre en travers. Lors des escales, des vendeurs proposent leurs produits au bout de longues perches. Ils récupèrent (et rendent) la monnaie dans des bouteilles coupées.  

78 Dauphin de l'Amazone

81 Dauphins de l'Amazone

82 Dauphins de l'Amazone Les dauphins de l'Amazone   

Parfois, nous observons des dauphins qui jouent autour du bateau. Ils sont très difficiles à photographier car dans les eaux limoneuses du fleuve on ne les voit pas et on ne peut donc pas anticiper leurs sauts. Ces dauphins d’eaux douces sont de 2 sortes : les gris et les roses. Malheureusement je n’ai pas pu photographier les roses.

Pas de problème pour savoir quand le bateau arrive même si les annonces ne sont faites qu’en portugais : une bonne heure avant, les filles vont prendre leur X ième douche, se changent, refont leur maquillage, se parfument, mettent leurs talons…et les hommes plient les hamacs.

Finalement nous n’arrivons à Santarem qu’à 9h du soir et on nous débarque dans une zone industrielle. Il nous faut marcher plusieurs Km pour trouver un hôtel. Heureusement la ville semble plus sûre que Manaus.

A Santarem la pluie qui nous avait plutôt épargnée jusque là nous rattrape. Peut être les marges de la perturbation qui frappe en ce moment Rio de Janeiro. Du coup nous ne nous y attardons pas et reprenons le lendemain soir le bateau pour Macapà.

C’est un plus petit navire. Il est plein à craquer, chacun défend son petit espace vital. Cela ne favorise pas les bonnes relations entre les passagers.

Il y a maintenant beaucoup plus de navigation sur le fleuve. Des bateaux de mer le remontent jusqu’à Manaus où il y a une zone franche. De grandes Cies internationales y font donc assembler des produits venus d’Asie qui sont ensuite revendus dans tout le Brésil et même l’Amérique latine.

87 Porte conteneur sur l'Amazone  Porte conteneur sur l’Amazone.

Le fleuve est maintenant par endroit très large. On distingue parfois à peine ses rives.

Les repas sont généralement inclus dans le prix du billet. Les menus ne varient guère: frango (poulet) ou peixe (poisson) accompagnés de riz + pâtes + haricots + semoule de manioc et quelques bouts de légumes. Le matin café très sucré et parfois le soir soupe. Bon, même si on ne finit pas l’assiette de toute façon on a peu d’activité.

Les Brésiliens sont à la fois très propres: ils prennent plusieurs douches par jour et très sales: ils laissent leurs déchets par terre sur le bateau voire les jettent par-dessus bord. Quant à nous, nous n’avons pas essayé la douche. C’est l’eau du fleuve, nous n’avons pas réussi à déterminer si on en ressortait plus propres qu’on y rentrait! Comme il ne fait pas très chaud, voire frais la nuit, un petit coup de Channel et c’est bon!

Nous arrivons à Macapà vers 1h du matin, ce n’est pas l’idéal mais je demande au Capitaine et nous pouvons rester sur le bateau jusqu’à l’aube. Nous finissons donc la nuit dans nos hamacs.

Finalement, nous aurons mis environ une semaine pour descendre les 4000Km de l’Amazone entre Iquitos et Macapà et passé 5 nuits en hamacs. Cela parait long, mais les trajets étaient entrecoupés et puis cela favorise la rêverie, l’introspection, la méditation… En tout cas ça m’a été moins difficile que je ne le pensais.

Il nous reste 600Km de route (dont 100 de piste) pour rejoindre la Guyane française. J’avais regardé des blogs la concernant, cela paraissait une piste infernale, digne des »routes de l’impossible » avec les camions et les bus qui s’enlisent dans la boue, les tractopelles qui viennent les tirer, le tractopelle qui s’enlise. Bref, l’horreur (c’était même un peu pour cela qu’on la faisait). Finalement c’est certes une piste boueuse, mais nous avons dû passer à une période assez sèche car personne ne s’est enlisé et une voiture normale pouvait la faire. 

93 Piste de l'Oyapoque

96 Piste de l'Oyapoque

97 Piste de l'Oyapoque La piste de l'Oyapoc    

Notre seul contretemps a été un  pont en réparation où nous avons dû attendre plus d’une heure. Du coup, nous arrivons à l’Oyapoque trop tard pour faire tamponner nos passeports, nous devrons attendre demain pour rentrer en Guyane française.

Bien qu’il y ait un beau pont tout neuf, il faut louer une pirogue pour traverser le fleuve.

98 L'Oyapoc  Le pont sur l’Oyapoc.

Les voitures peuvent l’emprunter, mais apparemment pas les piétons !

 

 

 

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